PEDAGORE actualisation 09
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Cette semaine on improvise… au Grand-Lancy,
du 24 au 29 janvier 2005
Action pédagogique
dans le Centre Musical du Grand-Lancy
Bilan de la Semaine
Vie du Centre
Pédagogie
Participation
Enseignants du Centre
Ateliers
Evénements
Formation continue
Audition
Atelier public du samedi matin
Performances d'improvisation
Table ronde
Ateliers
Intervenants
Notes pédagogiques
Apports pour les élèves
Ouvertures et perspectives
Remarques de fonctionnement
Questionnement pédagogique (et institutionnel)
- Yves Massy
Enseigne le trombone dans un autre Centre, a donné trois ateliers en faisant venir de ses élèves- Catherine Oggier
Enseigne le piano au Gd-Lancy. Ateliers sur l'expression- Jacques Demierre
Improvisateur, compositeur, musicien invité. Ateliers "compositions de l'instant"- Gérard Zihlmann
Enseigne le saxophone au Gd-Lancy. Ateliers "jazz", abord facile…- Iramar Rodrigues
Enseigne au Gd-Lancy (IJD). Ateliers "musique sur des dessines animés"- Anne-Claude Lang
Enseigne le piano au Gd-Lancy. Atelier "Une approche particulière du piano", et "blues simples"- Cécile Broquet
Enseigne dans un autre Centre, est venue animer des ateliers avec de ses élèves, dans le cadre d'ateliers en commun réalisés au long de l'année avec Luc Fuchs- Ruth Wäffler
Professeur à Alschwil (près de Bâle), développe pour le violoncelle une approche par l'improvisation. Atelier "créatif"- Jacques Siron
Musicien invité. Atelier "composition de l'instant"- Marc Perrenoud
Pianiste, musicien invité. Atelier "improvisation…"- Luc Fuchs
Enseigne la clarinette au Gd-Lancy, coordinateur de cette Semaine. Ateliers "créatifs"
Eléments "basiques", qui semblent souvent "nouvellement" traités lors de cette expérience en improvisation.
Avec l'improvisation, ces éléments dont on peut souvent "parler" lors des cours, sont spéciallement vécus, sont en application et implication directes.
- Projet premièrement pour les élèves qui a donné un ancrage dans le terrain, apportant de nouvelles dimensions pédagogiques, amenant un renversement de situation, en posant la question de ce que peut recevoir l'élève plutôt que ce que peut apporter l'enseignant.
- Ceci a insufflé une certaine énergie notamment de réflexion pédagogique à partir de la pratique, un élan sur lequel il est important de pouvoir travailler.
- Plusieurs ateliers ont été autour de l' "improvisation libre", ce qui a semble-t-il contribué à la démystifier; souvent cette conception "libre" fait (faisait) peur, par manque de connaissance, de pratique, de peur du vide, de préjugé, ou autres, crainte du chaos et du n' "importe quoi"…
- Partir de rien, ou de tout …
Permettre aux élèves eux-mêmes d'évaluer ce qu'ils réalisent, installer implicitement ou explicitement des structures simples permettant une meilleure compréhensabilité (et compréhension) de ce qu'ils jouent.- En 1h15, ils peut se passer beaucoup de choses, et dans la plupart des ateliers, l'évolution entre le début et la fin de l'atelier a été conséquente; il s'y est passé quelque chose, l'élève a vécu un moment spécifique d'une certaine importance.
- Ecoute, Analyse, Etre
- Ecoute: élément essentiel de l'improvisation, permettant de se situer, de trouver son chemin, d'interagir. L'Ecoute n'est pas une évidence, elle doit se développer, l'oreille doit s'ouvrir (plutôt que "se former")
- Analyse: l'improvisation est analyse permanente (cf. livre de C-H. Joubert Métier, Musique ! vol.2) !
L'improvisation, et le travail en ateliers permettent de développer l'analyse, en la plaçant dans un contexte de pratique,en étant en éveil permanent…
- Etre: plutôt que Faire. Dans l'improvisation, il ne s'agit pas (plus) de "faire" de la musique, mais d' "être" en musique. Nous y développons plus un "savoir être" qu'un "savoir faire".
- Ces trois éléments sont imbriqués les uns dans les autres, dans un mouvement en constante évolution, en enrichissement mutuel.
- L'improvisation n'est plus seulement un domaine "en plus", mais élément constitutif de la pédagogie. La question n'est plus tant comment enseigner l'improvisation (et pourquoi?), que comment permettre à l'élève de se développer, d'être en adéquation avec son activité.
- Cf. document "après possibles"
- Lors de la préparation de cette Semaine et des contacts que j'ai eu avec des intervenants possibles autant à Genève qu'ailleurs en Suisse, ce projet était très bien accueilli et éveillé un intérêt spécial. C'est un expérience qui peut avoir un rayonnement certain, et les contacts établis sont à entretenir et développer.
- Durant cette Semaine, les liens établis avec des musiciens improvisateurs (non professeurs) ont montré l'importance de ce contact avec la réalité artistique. Les partages que cela a permis d'avoir ont été riches, autant dans la préparation, les ateliers donnés, les performances. Autre "décloisonnement" a continuer de promouvoir.
Remarques de fonctionnement
Cf. le document "Eléments pratiques"
Questionnement pédagogique
(et institutionnel)
Un des points forts de cette Semaine a été d'aller directement aux élèves, sur le terrain. S'il s'avère que l'improvisation est un élément important dans le parcours artistique et pédagogique de l'élève, la question est posée aux responsables de l'Institution quant au développement de ce domaine, et son accès pour tous les élèves dans le cadre de leur formation. Nous avons pu constater dans les différentes démarches et recherches réalisées dans le domaine que si passer par le corps professoral répond à une partie de la question, pour tout une autre partie, cela est beaucoup plus difficile.
Que faire pour les élèves
n'y ayant pas accès par leur professeur? Quelle en est la proportion?
Plus de 50% ? 75% ?
Si l'improvisation a un apport positif sur l'évolution des élèves,
des solutions doivent être imaginées pour que tous puissent
y avoir accès, et ceci en lien avec leur cours instrumental, ou de
"formation musicale". Y répondre sous forme d'un "cours
complémentaire" d'improvisation n'est pas une solution. Comme
son nom l'indique, un tel cours a sa place comme complément, alors
qu'il s'agit là d'un élément essentiel, d'un élément
de base, constituant d'un tout pédagogique.
Ce qui amène
à mettre en évidence différents points de réflexion
sur l'enseignement, organisation du Cursus et plans d'études: Qu'est-ce
qui est "essentiel" et qu'est-ce qui est "complémentaire"
? Comment concevoir un enseignement "non-cloisonné" et
ouvert à différentes dimensions, intégrant autant le
"transversal" que le "vertical", le "général"
et le "spécifique".
Comme énoncé plus haut, cela dépasse un cadre strictement
de "matière improvisation" pour concerner plus généralement
la pédagogie même.
"Cette Semaine
on improvise" au Grand-Lancy appelle un prolongement. Le Centre du
Grand-Lancy est un terreau idéal pour le développement d'un
projet pédagogique plus conséquent, avec une application pratique
dans un cadre de recherche pédagogique.
C'est à la direction de décider des moyens (ressources pédagogiques
et humaines principalement, en relation avec les possibilités budgétaires)
mis ou non en œuvre pour ce développement. A l'heure où
de plus en plus de professeurs déplorent le manque de lieu de recherche
pédagogique dans les Ecoles de musique, HEM, Genève, Suisse
romande, cela serait un signal positif dans cette direction.
L'élément important est la nécessité de s'engager dans une réflexion pédagogique conséquente et suivie, adaptée aux contextes pédagogiques, artistiques, sociaux en constante évolution.
Le CPM a souvent été pionnier dans différents domaines pédagogiques, permet, suscite et encourage initiatives et projets "ouvrants". Aussi avec les éléments proposés ci-dessus, il a l'opportunité de poursuivre ce rôle de "laboratoire" [cf. discours de rentrée 2003 de Peter Minten], en l'inscrivant dans une dynamique de recherche conséquente, s'appuyant sur la pratique du terrain.
Tout en gardant à
l'esprit que le point central demeure l'élève et l'interrogation
permanente sur ce que nous devons proposer comme enseignement aujourd'hui
et vers (pour) quel demain.